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JUSTIN CATAYÉE

Justin Catayée est un homme politique français (Député de Guyane 1958-1962), né à Cayenne en Guyane le 30 mai 1916 et décédé à Deshaies en Guadeloupe le 22 juin 1962.

En 1941, il s’engage à Pau, après la déclaration de la seconde guerre mondiale.

En juin 1943, Justin Catayée déserte l’Armée d’Afrique vichyste pour s’engager dans les Forces françaises libres.

Il reçoit plusieurs distinctions telles que la Croix de guerre avec étoile d’or, la Médaille coloniale et la Médaille militaire.

Justin Catayée obtient une licence de sciences à l’Université de Bordeaux et devient par la suite professeur de mathématiques au lycée mixte Félix Éboué de Cayenne au début des années 1950.

Il entre pleinement en politique en intégrant la section guyanaise de la Section française de l'Internationale ouvrière, puis devient conseiller municipal de Cayenne en 1953.

L’homme démissionne ensuite de son poste de conseiller pour divergence politique et décide de fonder le Parti socialiste guyanais (PSG). Il en devient immédiatement secrétaire général.

Justin Catayée crée également le journal « Debout Guyane », qui lui permet de propager ses idées.

Le PSG obtient un premier succès électoral en 1957 et Justin Catayée gagne en notoriété au sein du Parti, grâce à son éloquence. Mais il perd également sa première élection en tant que secrétaire général dans le canton de Cayenne Nord-ouest en janvier 1958.

Confronté à la surdité des pouvoirs administratifs quant aux besoins de la Guyane, Justin Catayée envisage d’appeler à voter « non » au référendum sur la constitution de la Vème République.

Le Général De Gaulle charge André Malraux en septembre 1958, alors ministre des affaires culturelles, de l’y représenter.

Porteur d’un message du général de Gaulle, l’auteur de La Condition humaine rencontre Justin Catayée, qualifié dans ses Antimémoires d’ «orateur hystérique et puissant » et de « vague frère des Communards » pour le convaincre de changer d’avis quant au référendum.

Malraux laisse espérer au Parti socialiste guyanais que le pouvoir gaulliste le reconnaisse comme un interlocuteur valable dans les négociations autour d’un nouveau statut pour la Guyane. Justin Catayée opte finalement pour le « oui » lors du scrutin du 28 septembre 1958, et se porte candidat aux élections législatives des 23 et 30 novembre 1958.

Justin Catayée est élu député de Guyane dans le cadre d’une triangulaire le 30 novembre 1958, avec 40,9% des voix.

Dans l’hémicycle, il consacre l’ensemble de ses interventions à la Guyane, à ses problèmes et à son statut administratif.

Justin Catayée est élu membre du Comité directeur du Fonds d’investissement des départements d’outre-mer en 1959 et 1960 par ses collègues députés.

Il dépose deux propositions de loi tendant à accorder un nouveau statut au département de la Guyane en juillet 1959 et novembre 1960 et prend souvent la parole dans l’hémicycle sur des sujets économiques.

L’alignement du SMIG et des prestations familiales définis pour les DOM-TOM sur leurs montants en métropole constitue une des principales revendications de Justin Catayée.

Soutenu par le FDG (Front démocratique guyanais), il décide de partir à Paris au début du mois d’avril 1962 pour présenter et réclamer à la session parlementaire un statut spécial d'autonomie de gestion pour la Guyane.

Le 14 juin 1962, il est alerté en pleine séance par la terrible répression commandée par le Préfet Érignac suite à la manifestation du FDG contre l'établissement de la Légion étrangère en Guyane.

Catayée décide alors d'écourter sa présence à la session et de rentrer en Guyane pour défiler avec ses camarades du FDG le 25 juin.

Le 22 juin, le Boeing 707 de la compagnie Air France qui le ramène en Guyane s’écrase sur une colline de la commune de Deshaies en Guadeloupe.

Justin Catayée décède, ainsi que 172 autres passagers.

Sa mort suscite encore aujourd’hui de nombreuses polémiques. En effet, Selon certains, Justin Catayée aurait été victime d’un attentat politique d’Etat.

Le 6 juillet 1962, une soirée commémorative en l’honneur de Justin Catayée ainsi que d’autres victimes du crash, comme le poète antillais Paul Niger, est organisée au palais de la Mutualité à Paris. L’écrivain Edouard Glissant y prend la parole en l’honneur des défunts.

Sa mémoire est entretenue en Guyane, avec notamment un collège de Cayenne, qui porte son nom, ainsi que la rue Voltaire de Cayenne renommée rue Justin Catayée. Il s’agissait du premier siège du Parti socialiste guyanais.

Léone Michotte, professeur d’Université guyanaise à la retraite et militante du PSG, a notamment écrit un livre pour lui rendre hommage.

http://www.assemblee-nationale.fr/sycomore/fiche.asp?num_dept=1518

http://fr.wikipedia.org/wiki/Justin_Catay%C3%A9e#Voir_aussi

http://www.lescrutateur.com/article-histoire-la-mort-de-justin-catayee-fut-elle-un-crime-d-etat-122524996.html

http://guyane.la1ere.fr/2013/08/06/une-histoire-de-justin-catayee-53379.html