SEPULTURES EN CONQUES DE LAMBI
Cimetière Marin de Port Louis.
Le lambi est un mollusque de la famille des strombidae que l’on retrouve dans la Caraïbe, ainsi qu’en Floride.
Très apprécié pour sa chair, le lambi tient également une place particulière dans l’Histoire et les coutumes des Antilles.
Le lambi était tout d’abord consommé par les peuples Caraïbes, premiers habitants des îles de la Caraïbe, qui le nommaient « ouataboui ». Pour le consommer, ils faisaient cuire le mollusque dans de l’eau de manioc, afin d’attendrir sa chair.
Le lambi était par ailleurs peu apprécié par les Européens du XVIIème siècle, qui jugeaient sa chair dure et indigeste.
Le père Jean-Baptiste DU TERTRE, envoyé comme missionnaire en 1640 aux Antilles, disait ces mots à propos du lambi : « Il faut être affamé pour en manger ».
La conque du lambi était utilisée comme outil de la vie quotidienne. Les peuples amérindiens fabriquaient ainsi des couteaux, des haches, ainsi que des parures.
Consommé également par les esclaves Africains déportés aux Antilles, le lambi est de nos jours devenu un produit de la mer très prisé et même recherché.
À l’époque de l’esclavage, la conque de lambi servait de moyen de communication entre les nègres marrons. Cette pratique a ainsi perduré après l’abolition de l’esclavage.
La conque faisait également partie intégrante des rites mortuaires. En effet, elle était utilisée pour annoncer la mort de quelqu’un à la campagne et convier les habitants à la veillée mortuaire du défunt.
La conque de lambi servait également d’ornement pour les tombes des familles modestes dans les cimetières en ville, ainsi qu’en bord de mer. Hormis le côté pratique, car les conques retenaient le sable et la terre, elles avaient également pour fonction d’embellir la tombe du défunt. Encore aujourd’hui, un soin particulier est apporté à l’entretien de ces tombes.
On retrouve de nombreuses sépultures entourées de conques à lambi, notamment dans le cimetière marin de la ville de Port-Louis.
De nos jours, la conque est surtout utilisée comme instrument de musique ou encore comme objet de décoration.
Sources : www.horizon-guadeloupe.com
http://www2.cg972.fr/mdap/pdf/fam_0511_sept_2009.pdf
Cimetière de Terre de Haut