Origines, croyances et traditions autour de la mort
ORIGINES, CROYANCES ET TRADITIONS AUTOUR DE LA MORT
La mort a toujours occupé une place particulière dans la culture antillaise.
ORIGINES
Fruit d’un mélange entre la culture africaine, européenne et de moindre mesure amérindienne, la culture antillaise est marquée par les croyances amenées par les esclaves venus d’Afrique, notamment l’acceptation de la mort.
Ainsi, les veillées mortuaires témoignent de cette acceptation de la mort aux Antilles.
TRADITIONS
Autrefois, peu de gens avaient les moyens d’aller à l’hôpital. On annonçait la mort d’un habitant au voisinage à l’aide de la conque de lambi, qui émet un son rauque.
Grâce à ce signal, tout le monde se réunissait pour aider la famille du défunt à préparer l’enterrement.
Les hommes avaient pour mission de ramener les bancs et chaises pour que le voisinage prenne place et effectuaient d’autres tâches à l’extérieur de la demeure du défunt.
Les femmes nettoyaient la maison du disparu (les ordures devaient être laissées dans un coin pour n’être jetées qu’au lendemain de l’enterrement), préparaient à manger pour la communauté et apportaient les boissons (cafés, rhums…), ainsi que les bougies et plus généralement tout ce qui était nécessaire pour passer la nuit autour du défunt.
On faisait également appel à un ébéniste en ville ou un charpentier à la campagne pour la confection du cercueil.
En raison d’un manque de moyens de communication et de transport à cette époque, le crieur des mornes ou « kouri-sikilè » avait pour mission d’informer la famille plus éloignée du décès, ainsi que les gens rencontrés sur son passage.
Les personnes plus aisées faisaient part d’un décès à l’aide de « billets d’enterrement ».
De nos jours, le crieur des mornes est remplacé par les avis d’obsèques diffusés sur les radios locales, ainsi que dans la presse locale.
VEILLÉES MORTUAIRES
Les veillées mortuaires étaient autrefois un moment de partage et de convivialité autour de la vie du défunt, ceci afin de lui rendre hommage. Des danses, contes et autres devinettes rythmaient ce moment douloureux pour la famille et l’entourage de la personne décédée.
Le conteur, figure incontournable de la société antillaise, y tenait alors un rôle essentiel.
Très répandu à l’époque, le mort était exposé à l’intérieur de sa maison, avec la famille proche qui se recueille autour du cercueil. Les dévotes entamaient les litanies et égrenaient les chapelets des heures durant.
Cette tradition de la prière autour du défunt perdure par ailleurs aujourd’hui, bien que l’exposition du corps se fait plus rarement dans la demeure du mort. En revanche, elle est encore pratiquée à la campagne.
De manière générale, la tradition a tendance à se perdre.
Lors d’un décès, les entreprises de service funéraire assurent aujourd’hui toute la préparation pour l’enterrement.
Le recueil de la famille et des proches autour du défunt se fait d’ailleurs au sein même des pompes funèbres, dans des espaces dédiés à cet effet.
L’ENTERREMENT
L’enterrement est également un moment très important. Un soin particulier est apporté à l’entretien des tombes, qu’elles soient fastueuses chez les familles plus aisées ou simplement délimitées par des conques de lambi pour les plus humbles.
Loin d’être un signe de bourgeoisie, il est ancré dans la culture antillaise de prendre soin de ses morts.
On peut notamment constater cela lors de la Toussaint, moment de recueillement très important pour les Antillais, où les cimetières de Guadeloupe et de Martinique s’illuminent et les tombeaux sont parfaitement remis à neuf par les familles.
Lors de l’enterrement, en ville comme à la campagne, des porteurs assurent le transport du cercueil du défunt vers sa dernière demeure, suivis de près par la famille proche du défunt, puis de l’entourage et du voisinage. Toutefois, le cérémonial différait selon les moyens financiers.
Après l’enterrement, la coutume veut encore aujourd’hui que l’on prie le défunt durant une période de 9 jours. Ensuite, une seconde veillée appelée “Vénéré”, marque le départ définitif du mort.
Le quarantième jour après le décès, on demandait au curé de la paroisse de dire une messe pour le défunt pour le repos de son âme.
La période de deuil est établie comme suit :
- 3 ans de deuil pour la perte de sa mère, 2 ans de deuil ferme (vêtement noir uniquement et à manches longues, pas de bijoux) et 1 an de demi-deuil (vêtement noir et blanc ou violet).
- 2 ans de deuil pour le décès de son père, 1 an pour un mari et les autres membres de la famille.
Les croyances et les traditions autour de la mort restent encore aujourd’hui très présentes aux Antilles.
Par exemple, il est encore coutumier aujourd’hui de verser quelques gouttes de rhum ou autre alcool sur le sol pour les ancêtres avant de boire.
Sources :
http://www.france-obseques.fr/rites-funeraires/Antillais.htm
http://passion-guadeloupe.fr/croyances-et-traditions-antillaises-la-mort-passion-guadeloupe/
http://loption.leslibraires.ca/livres/guide-veillee-mortuaire-diana-ramassamy-9782844501448.html
http://antanlontan.chez-alice.fr/veillee.htm
http://www.lagalette.net/histoire-et-culture/les-veillees-mortuaires.html